La pensée Montessori, avant d’être une pédagogie, est un état d’esprit. Maria Montessori a découvert dès le début des années 1900, le potentiel incroyable des enfants. En effet, ils ont, par nature, une soif d’apprendre à condition de laisser ce potentiel s’exprimer c-à-d si les adultes ne viennent pas entraver leur développement en plaquant leur savoir. Maria Montessori précisait : « L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit mais une source qu’on laisse jaillir. »
Maria Montessori a beaucoup observé les enfants, pour comprendre les étapes de leur développement, et s’est également beaucoup interrogée sur le rôle de l’adulte et donc le rôle de parent. Elle disait d’ailleurs : « Il nous faut nous éduquer si nous voulons éduquer. »
Les capacités exceptionnelles d’apprentissage de l’enfant
Maria Montessori a pu observer qu’entre 0 et 6 ans, l’enfant apprend sans effort grâce à son esprit absorbant. Il explore son environnement, se l’approprie et s’y adapte, le tout, sans effort. Jour après jour, l’enfant se construit à partir des expériences sensorielles qu’il vit puis, progressivement, il va nous révéler ses nouvelles acquisitions : marcher, parler, courir, sauter, écrire, lire….
Les périodes sensibles caractérisent cet esprit absorbant. Ce sont des sensibilités, particulières et passagères, qui permettent à l’enfant d’acquérir un caractère déterminé. Ces périodes vont pousser naturellement l’enfant vers ce dont il a besoin pour satisfaire son développement. Elles sont au nombre de 6 :
- l’ordre : l’ordre extérieur qui permet à l’enfant de construire sa sécurité intérieure,
- le mouvement : l’enfant apprend dans le mouvement (motricité globale et motricité fine),
- le développement sensoriel : présent dès la naissance,
- le langage : l’explosion du langage se situe vers 2 ans,
- le sens social : après l’attachement avec sa mère, l’enfant a besoin d’aller vers les autres,
- les petits objets : l’attrait de l’enfant pour ce qui est petit, entre 18 mois et 2 ans.
Le rôle de l’adulte et sa posture
Dans la pensée Montessori, la posture de l’adulte est directement liée aux périodes sensibles de l’enfant, fondamentales dans son développement : « C’est l’enfant lui-même qui crée ; pas nous, en aucun cas. », (Maria Montessori).
- L’adulte doit, en effet, prendre le temps d’observer l’enfant pour découvrir où il en est de ses périodes sensibles afin de lui proposer un environnement ordonné, sécurisé, permettant le mouvement, avec des activités adaptées et attrayantes.
- L’adulte est également garant du cadre, du respect des règles de vie (en communauté ou à la maison) afin de pouvoir offrir la liberté à l’enfant de choisir les activités dont il a besoin, celles qui nourriront ses périodes sensibles. Il ne s’agit en aucun cas d’une liberté à tout va mais d’avoir confiance en l’enfant et en son potentiel qui le guide vers l’autonomie et l’épanouissement.
- L’adulte doit être présent pour répondre à l’enfant qui lui demande son aide mais sans la devancer ni faire à sa place car comme le disait Maria Montessori : « Toute aide inutile est une entrave au développement. »
L’approche Montessori c’est donc définir un environnement sécurisé, adapté au développement de l’enfant dans lequel il pourra faire des expériences propices à ses apprentissages et à son épanouissement, dans le respect des règles définies par l’adulte. La parentalité bienveillante a ainsi toute sa place dans la pensée Montessori qui s’applique aussi bien à la maison qu’à l’école.