Ce week-end on célèbre les grands-mères ! L’occasion pour Share(d) de mettre en lumière ces grands-parents qui jonglent entre carrière professionnelle et petits-enfants.
En effet, à l’heure où les couples doublement actifs deviennent la norme, les grands-parents sont des relais importants pour la garde des petits-enfants et contribuent significativement à l’équilibre des temps de vie de leurs propres enfants.
Alors qu’en moyenne on devient grand-mère à l’âge de 54 ans et grand-père à l’âge de 56 ans et que la durée des carrières s’allonge, une part importante des grands-parents est encore en emploi et éprouve également des difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle.
Christine, Directrice exécutive déléguée d’un grand groupe de services et heureuse grand-mère de deux petits-enfants (11 et 6 ans), a partagé son expérience avec nous.
Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre vie professionnelle ?
Les challenges, les défis, la nouveauté. La satisfaction client a également drivé toute ma carrière dans cette entreprise, qui a par ailleurs été mon unique entreprise : cela fait bientôt 40 ans que j’y travaille. Cela peut paraître surprenant lorsqu’on aime la nouveauté et le changement, mais c’est justement une entreprise dans laquelle on peut évoluer, changer de métier au fil des années et progresser en matière de carrière.
Lorsque vous n’êtes pas au travail, quelles sont vos principales occupations ?
Très franchement, il m’en reste peu. Lorsque j’avais plus de temps, je pratiquais le yoga, ce qui me permettait de me recentrer tout en faisant une activité physique. Pour me détendre, j’aime également cuisiner de bons plats pour mon entourage, mais ce n’est pas une pratique routinière. Enfin, je consacre mes vacances à mes petits-enfants : chaque année nous partons une semaine l’été, une semaine l’hiver. Je suis justement avec eux en ce moment ! C’est une routine instituée depuis que ma petite-fille à 2 ans, elle en aura bientôt 11.
C’est un beau rituel. Par quels autres moyens arrivez-vous à conjuguer votre vie de jeune grand-mère avec votre carrière professionnelle ?
La proximité géographique est un atout : l’école de ma petite-fille est à côté de mon domicile, ce qui me permet de la voir de temps en temps lorsque je suis en télétravail. Et puisqu’elle a un téléphone portable, nous nous envoyons également des messages. Mon petit-fils étant plus jeune, lorsque j’appelle sa maman, elle le met quelques minutes au téléphone et nous parlons de l’école ou des sujets qui l’intéressent. En ce moment, ce sont les dragons !
Mon temps étant compté, mes deux semaines de vacances avec eux sont précieuses. Les temps d’anniversaire et les fêtes de Noël sont également des moments privilégiés, tout comme la rentrée des classes. Pour Noël, nous organisons systématiquement un repas à la maison. Une année sur deux, ma petite-fille passe les fêtes avec son père, dans ce cas nous organisons le repas au mois de Janvier.
Avez-vous déjà été contrainte de privilégier votre travail aux dépends d’évènements familiaux ?
Avec le temps, j’ai appris à ne pas le vivre comme une contrainte, surtout maintenant que mes filles sont grandes et que ma place est principalement celle d’une grand-mère et non plus d’une mère.
En revanche, lorsque mes filles étaient plus jeunes, j’ai effectivement parfois vécu mon travail comme une contrainte. Par exemple, puisque je travaillais le samedi matin, je n’avais pas la possibilité d’assister aux fêtes d’école le même jour. Avec l’arrivée du smartphone, il m’arrivait parfois de devoir m’assurer à distance du bon déroulement des opérations et prendre des appels alors que j’étais en famille. Plutôt que contraignant, je dirai que mon travail a parfois été limitant vis-à-vis de ma vie de famille.
Des frustrations persistent encore parfois, lorsque mes filles passent à la maison avec les petits, et bien qu’étant en télétravail, je dois rester à mon bureau pour diriger la réunion dont j’ai la responsabilité.
Est-ce que vos petits-enfants le comprennent ?
Pour eux, ça fait partie de ce que je suis, ils ne m’ont jamais connu comme une grand-mère à la maison, et de chaque côté leurs grands-mères sont encore actives.
Pensez-vous qu’une législation en faveur des grands-parents serait une initiative à prendre ?
Oui, en cas d’extrême gravité. Si un de mes petits-enfants étaient gravement malade, je souhaiterais pouvoir bénéficier d’une législation me permettant de relayer mes filles de temps en temps. Après, chacun son rôle, chacun son temps de vie. Il est important que les parents restent les parents, et les grands-parents à leur place.
Avez-vous un conseil à donner aux grands-mères en activité professionnelle ou à celles qui s’apprêtent à le devenir ?
Suivant son activité professionnelle, il faut trouver le rythme qui permet à la fois de profiter de ses petits-enfants et de mener ses projets. Instaurer des rituels et des incontournables qui conviennent à tous est un bon moyen de trouver l’équilibre.